Pourquoi est-ce important d’arrêter de fumer lors d’un cancer ?
L’arrêt du Tabac FAIT partie de la prise en charge de la maladie cancéreuse, quel que soit le type de cancer et quel que soit son stade.
Pourquoi le tabac induit de fortes dépendances ?
Arrêter de fumer n’est PAS QU’UNE question de volonté !
La fumée de tabac contient plusieurs substances puissamment addictives, dont la nicotine. Ces substances stimulent le cerveau en provoquant notamment la libération de dopamine et d’endorphines, qui créent un sentiment de récompense et de bien-être. L’activation de ce système du plaisir et de la récompense de manière artificielle, va modifier progressivement le fonctionnement du cerveau qui va s’adapter à ces « shoots nicotiniques répétés » en augmentant le nombre de récepteurs nicotiniques, obligeant le fumeur à fumer de plus en plus pour maintenir ce sentiment de bien-être artificiel occasionné par la libération de la dopamine et des endorphines. Chaque fois que le fumeur prend une bouffée de cigarette, il associe inconsciemment ce geste à un aspect positif lié à la situation qu’il est en train de vivre. Il associe ainsi progressivement le tabac au plaisir, à l’ennui, au stress, à la colère ou à la peine… Le tabac ne modifie donc pas uniquement le fonctionnement du cerveau, il le programme aussi à lier la consommation de tabac à des moments de vie pour aider la régulation des émotions ou tout simplement se sentir bien. Ce comportement, souvent débuté jeune, va ainsi se pérenniser en étant associé aux attitudes et émotions de l’individu. Cela explique la complexité de la dépendance au tabac ; d’une part la dépendance physique aux substances psycho-actives, notamment la nicotine, responsable des phénomènes de manque ressentis à l’arrêt, d’autre part la dépendance psychologique et comportementale (gestes, habitudes, gestion des émotions…) souvent responsable des rechutes parfois à distance de l’arrêt…
Le tabac fait partie des drogues dures dont le sevrage peut être difficile pour la plupart des fumeurs dépendants qui peuvent se sentir particulièrement démunis dans les situations de stress, de tristesse, de colère… car fumer était pour eux un moyen de réguler leurs émotions. Expliquer ces mécanismes participe à déculpabiliser les fumeurs tout en leur donnant les clés pour changer de comportement et réapprendre une vie « sans tabac ».
Testez-vous (Test de Fagerström)
DS Courte ou Fag 6 le test doit être bien visible.
A télécharger ici.
On augmente ses chances de réussite !
Avec un traitement et un accompagnement par un professionnel, on multiplie par 4 ses chances de réussite.
Stead LF, Koilpilla P, Fanshawe TR, Lancaster T. Combined pharmacotherapy and behavioural interventions for smoking cessation. Cochrane Systematic Review – 24 March 2016 https://doi.org/10.1002/14651858.CD008286.pub3
Parce qu’il est possible d’arrêter dans le confort !
Il existe des traitements médicamenteux, qui, adaptés à la dépendance et pris suffisamment longtemps – permettent un arrêt du tabac dans le confort. Il devient alors plus facile de gérer ses envies. Cette nouvelle vie « sans tabac » est recommandée par les institutions nationales et internationales en cancérologie. Elle sera bénéfique pendant la durée des traitements des cancers et persistera au-delà.
Cahill K, Stevens S, Perera R, Lancaster T. Pharmacological interventions for smoking cessation: an overview and network meta-analysis. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013
Hartmann-Boyce J, Livingstone-Banks J, Ordóñez-Mena JM, Fanshawe TR, Lindson N, Freeman SC, Sutton AJ, Theodoulou A, Aveyard P. Behavioural interventions for smoking cessation: an overview and network meta-analysis. Cochrane Database of Systematic Reviews 2021
L’annonce de la maladie est-il un moment propice à l’arrêt ?
OUI. Contrairement à une idée encore trop largement répandue, l’annonce d’une maladie et/ou d’une chirurgie sont des moments propices aux changements et à l’acquisition de nouveaux comportements favorables à la santé.
McBride Health Education Research 2003; Vol.18 no.2 : 156–170
Recommandations sur la prise en charge du tabagisme en période périopératoire.
Pourquoi se faire aider par un tabacologue ?
Se faire accompagner par un professionnel de l’arrêt du tabac multiplie par 4 les chances de succès.
Un tabacologue est un spécialiste de l’arrêt du tabac qui…
- Ne juge pas… mais écoute
- Ne fait pas la morale… mais aide à trouver les leviers qui sont en vous
- N’impose rien… mais cherche les meilleures solutions pour sortir de cette dépendance
- Ne met pas la pression… mais accompagne aussi longtemps qu’il le faut
- Ne condamne pas en cas de rechute ou de « faux-pas »… mais aide à se relever pour poursuivre son chemin et revenir à une vie sans tabac.
Pour l’arrêt du tabac, il faut faire du sur-mesure et pas de la confection.
Pr Gilbert Lagrue
Comment se faire aider dans mon centre ?
Pourquoi les CLCC sont-ils des Lieux de Santé Sans Tabac (LSST) ?
Le tabac est un facteur de risque des cancers pour les fumeurs actifs et passifs ;
L’éliminer du périmètre des CLCC entre en cohérence avec les soins prodigués. Les CLCC sont des LSST afin d’aider les patients dans leur démarche d’arrêt et de protéger toutes les personnes des expositions passives des produits toxiques cancérigènes.
Un Lieu de Santé Sans Tabac est un établissement de santé ayant une stratégie de progression dans l’aide aux fumeurs et dans la disparition de l’exposition au tabac et au sein duquel on s’abstient de fumer au-delà du simple respect de la législation en vigueur sur le tabac.
On y instaure une politique active qui inscrit la prévention et la prise en charge du tabagisme dans le parcours des patients et qui prévoit des mesures spécifiques pour les personnels.
Questions fréquentes
« Je fume très peu. Est-ce que j’ai moins de risques pour ma santé ? »
Il n’y a pas de petit tabagisme en matière de risque, même une cigarette par jour peut entrainer un infarctus, et une accumulation de substances cancérigènes dans le corps.
« Arrêter de fumer n’est-elle qu’une question de volonté ? »
Si la volonté reste un des facteurs importants dans l’arrêt, elle peut ne pas être suffisante chez les fumeurs dépendants. Le cerveau du fumeur dépendant s’est modifié avec le temps sous l’effet des shoots répétés des cigarettes. Le suivi par un tabacologue et les traitements apportent une aide efficace pour arrêter dans le confort et rendre l’arrêt plus facile.
« Est que l’on peut fumer avec un patch ? »
Oui lorsque le fumeur souhaite arrêter progressivement, dans ce cas il est souhaitable de le faire avec un professionnel de santé pour éviter des risques de surdosages (nausées, maux de tête, palpitations, vertiges, diarrhées).
« Pourquoi je fume alors que j’ai un patch ? »
Si l’on fume malgré un patch, il est fort probable que la substitution nicotinique soit insuffisante. Il est nécessaire d’augmenter les apports en nicotine.
Certaines situations peuvent provoquer les envies de fumer comme monter dans sa voiture, décrocher son téléphone, ressentir du stress, etc. Dans ce cas des techniques seront proposées par le professionnel et permettront de gérer ces situations afin de maintenir l’arrêt du tabac.