La DREES a publié mardi 26 juin l’édition 2018 du panorama des établissements de santé portant sur les données chiffrées de 2016. Plusieurs indicateurs économiques de l’année 2016 montrent une amélioration de la situation pour toutes les catégories d’établissements de santé. Pour autant, les fédérations hospitalières (FEHAP, FHF, FHP et Unicancer) rappellent l’importance de prendre en compte l’ensemble du paysage économique hospitalier et d’accorder une attention particulière aux indicateurs relatifs à l’activité récurrente des établissements.

L’étude de la DREES relève une réduction du déficit pour les hôpitaux publics et privés non lucratifs et une hausse du résultat net pour les hôpitaux et cliniques privés. Cette embellie s’inscrit pourtant dans un contexte marqué par la succession des baisses tarifaires et témoigne des efforts déployés par les établissements de santé pour redresser la barre.

Plusieurs indicateurs relatifs au fonctionnement récurrent des établissements de santé sont préoccupants et traduisent une fragilité économique en résonnance avec les difficultés dénoncées sur le terrain par les professionnels de santé. D’une part, l’effort d’investissements des établissements de santé stagne à un niveau insuffisant depuis de trop nombreuses années. D’autre part, le nombre d’établissements de santé publics ou privés déficitaires perdure voire augmente en ce qui concerne les hôpitaux et cliniques privés.

Ces chiffres témoignent d’une réelle difficulté du contexte caractérisé par un manque de moyens et d’une perte de confiance dans l’avenir. Les établissements de santé ont aujourd’hui besoin d’investir et de retrouver des marges de manœuvre pour contribuer pleinement à la transformation du système de santé.

La situation économique des établissements de santé dépeinte par la DREES dans son rapport ne témoigne pas d’une dynamique pérenne d’amélioration. Les baisses tarifaires successives ont significativement augmenté les difficultés économiques des établissements de santé en 2017. Et cela risque encore de s’aggraver en 2018.

Nous arrivons clairement au bout d’un système, celui des baisses tarifaires successives et répétées, qui ne permet à aucun acteur hospitalier public ou privé de déployer sereinement son activité pour répondre aux attentes des patients. Le temps d’une transformation profonde est venu.