Les trois centres de lutte contre le cancer (CLCC) français proposant la protonthérapie, cette forme ultra-précise de radiothérapie, signent un accord-cadre pour garantir l’égalité d’accès aux soins sur tout le territoire français. 

La protonthérapie, cette radiothérapie de très haute précision ne peut être réalisée que dans des centres spécialisés. En France, trois centres sont équipés pour traiter des patients par cette technique : le Centre Antoine Lacassagne de Nice et l’Institut Curie à Paris depuis 1991, et le Centre François-Baclesse de Caen, depuis quelques jours. 

Ces trois centres, tous membres d’Unicancer, la fédération des Centres de lutte contre le cancer, viennent de signer un accord-cadre visant à garantir l’égal accès des patients sur le territoire français à la prontonthérapie et aux techniques innnovantes.

Cet accord s’organise en trois volets :

  • Organiser les parcours patients, notamment en structurant des filières de prise en charge qui permettront d’optimiser le parcours de soins au bénéfice des patients. Cette organisation permettra également d’assurer la continuité des traitements en cas d’arrêt prolongé de l’un des centres, dans un cadre pré-défini.
  • Structurer un programme d’enseignement et de formation : actions de formations, échanges de bonnes pratiques, mutualisation de compétences… seront ainsi mieux organisés et plus efficaces.
  • Structurer une coopération nationale dans les domaines de la recherche et de l’innovation médicale, technique et technologique, l’objectif étant d’amener aussi vite que possible les nouvelles découvertes au lit du patient.
 

Le projet d’établissement de l’Institut Curie a pour maître-mot l’ouverture. C’est pourquoi nous nous attachons à nouer des coopérations hospitalières, dont l’objectif est toujours d’apporter un bénéfice aux patients. Dans le cas de la protonthérapie, cet accord va bénéficier aux patients de l’ensemble du territoire français, il est donc particulièrement riche de sens. L’Institut Curie, berceau de la radiothérapie, est heureux de pouvoir partager son expertise historique sur l’utilisation de la protonthérapie. 

Pr Pierre Fumoleau, directeur général de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie

 

 

 

L’accord-cadre entre les trois centres de lutte contre le cancer réalisant la protonthérapie souligne leur souhait de mettre en place une organisation nationale permettant une prise en charge égale pour tous les patients, enfants et adultes, justifiant d’un traitement par cette technique qui sera réalisée en étroite collaboration avec les centres qui adresseront les patients dans le cadre d’un parcours de soins global. La composante enseignement et recherche doit également être soulignée comme source d’amélioration de la qualité des futurs équipements et protocoles et par voie de conséquence celle des soins prodigués. 

Pr Marc-André Mahé, directeur général du Centre François-Baclesse

 
 
 
 

 

 

Cet accord entre nos trois établissements est la concrétisation de notre volonté commune de faire bénéficier à chaque patient du territoire national d’un égal accès à l’innovation en cancérologie mais également de développer la recherche et d’accroître l’expertise des professionnels de santé. Organiser le maillage territorial  ainsi que les liens entre les acteurs de santé, mettre en place des projets de coopérations sanitaires structurés et valoriser le parcours des patients pouvant bénéficier du traitement par protonthérapie ont été les principes fondateurs et directeurs de cette collaboration que nous sommes fiers de voir aboutir.

Pr Joël Guigay, directeur général du Centre Antoine Laccassagne

 

 

La protonthérapie

La protonthérapie est une radiothérapie externe utilisant l’énergie d’un faisceau de protons pour détruire les cellules tumorales. En raison des propriétés physiques de ce faisceau, la dose d’irradiation délivrée au niveau de la tumeur peut être augmentée alors que celle délivrée aux tissus sains proches de la tumeur est minimisée. 
Cette forme de radiothérapie permet ainsi de délivrer des doses importantes et de détruire des tumeurs radio-résistantes proches d’organes sensibles comme les tumeurs malignes intra oculaires, les tumeurs de la base de crâne et du rachis. Demain, cette technique pourrait s’étendre à d’autres indications.
Elle réduit notablement le volume de tissus sains traversés par les rayons, comparativement aux photons, et permet dans certaines situations cliniques de diminuer le risque de toxicité. C’est une radiothérapie particulièrement adaptée pour l’irradiation de certaines tumeurs de l’enfant et du jeune adulte.