Le projet d’essai clinique de preuve de concept DEPGYN vient d’obtenir une subvention de 6,6 millions d’euros de l’Agence nationale de la recherche. Il fait partie des 15 dossiers nationaux retenus dans le cadre du programme d’investissement d’avenir. DEPGYN permettra de tester un traitement innovant dans les cancers du col utérin en phase avancée.

Le projet DEPGYN, porté par le Centre Léon Bérard, vient d’être retenu dans le cadre de du 4e appel à projets « Recherche Hospitalo-Universitaire en santé » (RHU) vient d’annoncer le ministère des Solidarités et de la Santé.  
 
DEPGYN proposera un essai clinique dit de « preuve de concept » qui testera pour la première fois chez les femmes atteintes de cancers gynécologiques de stade avancé, et notamment de cancers du col utérin, une combinaison de molécule dont une issue de la recherche menée au CLB : la Netrin. 
 
Ce programme de recherche a l’ambition de développer de nouvelles approches thérapeutiques ciblant les récepteurs à dépendance dans ces cancers, notamment les cancers du col utérin, pour lesquels peu de solutions existent actuellement. Le Centre Léon Bérard coordonne cet ambitieux projet, dirigé par le Pr. Jean-Yves Blay.

Les projets RHU associent secteurs académique, hospitalier et entreprises, et sont focalisés sur la recherche translationnelle. Les projets RHU visent à soutenir des travaux de recherche innovants et de grande ampleur dans le domaine de la santé en accordant des subventions comprises en 5 et 10 M€. La somme de 6 624 906 € a été accordée à l’équipe coordonnée par le CLB. 

Ce 4e appel à projets a recueilli 67 propositions éligibles qui ont fait l’objet d’une évaluation indépendante par un jury international dont 25 ont été auditionnés. A l’issue du processus de sélection RHU4, le jury a proposé pour financement quinze projets qui ont reçu l’aval du comité de pilotage dont celui du CLB.

L’objectif principal de DEPGYN est de mettre en place un essai clinique « preuve de concept » étudiant la combinaison de l’anticorps anti-netrin-1 avec la chimiothérapie ou l’immunothérapie dans les cancers gynécologiques, connus pour leur mauvais pronostic à des stades avancés.  Les objectifs secondaires comprennent une meilleure compréhension de la biologie des récepteurs à dépendance et des interactions netrin-1/RD dans les cancers humains in vivo et la réalisation d’une étude ancillaire et translationnelle pour de mettre en évidence des biomarqueurs permettant d’identifier les patients éligibles au traitement par l’anticorps anti netrin-1.

Ces vingt dernières années, les thérapies ciblées et les immunothérapies ont radicalement transformé la prise en charge des patients, mais leur application demeure restreinte à une fraction de personnes et de tumeurs, rendant l’identification de nouveaux traitements ciblés cruciale. L’équipe de Patrick Mehlen (directeur adjoint et chercheur au sein du Centre de recherche en cancérologie de Lyon) a identifié dans les années 90 une nouvelle classe de récepteurs appelés « récepteurs à dépendance ». Ces derniers sont situés à la surface des cellules et provoquent la mort cellulaire en absence de leurs ligands. Plusieurs modèles pré-cliniques ont permis de montrer une restauration de la mort cellulaire et une inhibition de la croissance tumorale lorsque l’interaction ligand/récepteur à dépendance est bloquée. Interférer dans cette liaison représente donc une voie thérapeutique innovante en cancérologie. Un anticorps monoclonal humanisé (mAb) ciblant le ligand netrin-1 a été développé et présente d’excellentes données réglementaires et une activité clinique prometteuse dans un essai de Phase I ouvert au Centre Léon Bérard en janvier 2017. Des résultats significatifs ont été obtenus dans les sarcomes et les cancers endométriaux et du col utérin.