Les tumeurs de l’enfant de moins de 15 ans représentent moins de 1% de l’ensemble des cancers. Pour certaines d’entre elles, cette rareté a pour conséquence une méconnaissance des mécanismes cellulaires et moléculaires responsables de leur agressivité et de leur résistance aux traitements. Pour soutenir la recherche et attirer l’attention sur les cancers pédiatriques, la 5ème édition de Septembre en Or invite à une mobilisation collective pour collecter des dons qui participeront au financement de nos projets de recherche menés par l’Unité Tumorigenèse et Résistance aux Traitements (l’UTRT) du Centre Oscar Lambret.

Habituellement lancée à l’occasion des courses de la braderie, l’édition 2020 de Septembre en Or se réinvente en tenant compte des contraintes liées à la situation sanitaire du pays. Le Centre Oscar Lambret nous encourage à soutenir la cause des cancers pédiatriques en participant à son Road Trip digital sur les réseaux sociaux et sur son mini-site dédié. Objectif : explorer le monde en plusieurs étapes pendant tout le mois de septembre pour sensibiliser l’opinion publique aux cancers pédiatriques et récolter des fonds pour la recherche.

Se mobiliser en septembre dans toute la région des Hauts-de-France

Comment participer au défi ?

  • Faire des kilomètres : (marche, course à pied, roller, trottinette, vélo, natation, etc.) et les partager sur le site dédié : septembreenor.centreoscarlambret.fr
  • Faire un don pour soutenir la lutte contre les cancers pédiatriques. Par exemple, un don de 10€ = 10 km ajoutés au compteur.
  • Faire du bruit en interagissant avec les réseaux sociaux du Centre (Facebook, Instagram, YouTube) : chaque action réalisée en septembre (like, partage, commentaire) = 1 km ajouté au compteur.

Les nouveautés de l’édition 2020 :

  • Créer un compte permettant de s’identifier, et de se fixer un objectif personnel, afin de suivre en temps réel l’ensemble de ses contributions.
  • Créer une page équipe offrant la possibilité de partager directement un lien dédié aux membres de sa team. Les participants de l’équipe pourront alimenter le compteur de l’équipe directement en postant leur participation sur la page dédiée, tout en faisant grimper le compteur général.

Le point sur la recherche pédiatrique avec le Dr Samuel Meignan, Chef de l’Unité Tumorigenèse et Résistance aux Traitements

1. Que sont les cancers pédiatriques ?

Chaque année, près de 2 500 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chez des enfants et adolescents de moins de 18 ans. On estime ainsi qu’un enfant sur 440 sera atteint d’un cancer avant l’âge de 15 ans. Les tumeurs malignes observées chez les enfants sont le plus souvent très différentes de celles dont souffrent les adultes, ce qui impose une prise en charge spécifique dans un environnement adéquat. Bien que relativement rares, les tumeurs cérébrales comptent parmi les tumeurs solides pédiatriques les plus fréquentes. Parmi elles, les gliomes de haut grade infiltrant localisés au tronc cérébral (GITC) sont particulièrement agressifs avec un pronostic des plus sombres, à savoir une médiane de survie d’environ un an et ce sans réelle amélioration ces 50 dernières années. Ces tumeurs, invasives et localisées au tronc cérébral, sont en effet inopérables et peu ou pas répondeuses à la chimio et à la radiothérapie.

Le Centre Oscar Lambret accueille tous les enfants, adolescents et jeunes adultes de 0 à 25 ans, de la région des Hauts-de-France, atteints d’une tumeur solide pédiatrique : 600 patients sont suivis chaque année par nos équipes.

2. Qu’est-ce que l’Unité Tumorigenèse et Résistance aux Traitements (UTRT) ?

Très différents des formes de l’adulte d’un point de vue histologique et moléculaire, et compte tenu de leur relative rareté, la connaissance des gliomes pédiatriques de haut grade demeure cruellement insuffisante et impose une recherche qui leur est propre. Dans ce contexte, le Centre Oscar Lambret a fait le choix d’intégrer une équipe de recherche fondamentale et préclinique dédiée, qu’il finance par des fonds propres et grâce au soutien de donateurs et mécènes. Ainsi, à l’UTRT, nous nous intéressons spécifiquement aux mécanismes cellulaires responsables de la non-réponse aux traitements, de chimio ou de radiothérapie, des gliomes de haut grade pédiatriques. Notre mission : mieux comprendre ces tumeurs spécifiques afin d’améliorer le taux de guérison des jeunes patients.

Les travaux de l’Unité Tumorigenèse et Résistance aux Traitements repose sur 3 grands axes :

« Comprendre pour mieux traiter »

Les travaux menés à l’UTRT visent à comprendre le rôle d’une mutation très spécifique du gliome de l’enfant, et plus particulièrement des gliomes du tronc, dans les phénomènes de résistance aux traitements et de rechute. L’objectif est de déterminer comment cette mutation pourrait constituer une cible thérapeutique pertinente dans ces cancers.

« Traiter pour mieux comprendre »

En 2018, les équipes de l’UTRT ont lancé un programme ambitieux et porteur d’espoirs : tester l’impact de 1300 molécules, déjà autorisées pour un usage chez l’homme, sur les cellules cancéreuses de GITC. L’idée est de tester dans un premier temps si ces molécules font mourir ces cellules cancéreuses. Pour les molécules ayant un impact sur ces cellules cancéreuses, la finalité est alors de comprendre pourquoi, et surtout comment exploiter au mieux ce potentiel thérapeutique à moyen terme.

« Vers des outils encore plus efficaces »

Fort d’un environnement scientifique très riche, associant des experts de la biologie, de la chimie et de la micro-ingénierie, l’UTRT s’est lancé dans la mise au point d’une « tumeur sur puce » dédiée au gliome pédiatrique. Son ambition est de reproduire, au plus juste et de façon combinée, les caractéristiques majeures d’une tumeur cérébrale de l’enfant au sein d’un dispositif de laboratoire observable sous microscope. Objectif : disposer d’un modèle pertinent de validation des différentes hypothèses et stratégies thérapeutiques en cours d’étude au sein de l’UTRT.

3. En quoi la recherche pédiatrique est-elle essentielle pour les jeunes patients ?

L’objectif pour les patients est parfois difficile à appréhender mais il est bien réel ! Le traitement des tumeurs auxquelles nous nous attaquons n’a pas connu d’amélioration notable depuis ces 50 dernières années parce que nous n’arrivons pas à comprendre parfaitement leur manière d’évoluer. Une partie de nos recherches vise donc à décrypter ce fonctionnement. Il s’agit d’un travail de longue haleine, avec des résultats qui ne se ressentent pas à court mais à long terme. Néanmoins, nous travaillons aussi à des stratégies à moyen terme en explorant la possibilité de « repositionner » des médicaments déjà existant et qui auraient une efficacité insoupçonnée jusqu’ici sur ces tumeurs. Nous avons bon espoir que nos travaux participent à changer enfin la donne même si le challenge est colossal !

Etat des lieux des cancers pédiatriques en France 

Plus d’une soixantaine de pathologies différentes

1ère cause de décès par maladie chez les enfants de plus d’un an

1 700 nouveaux cas sont diagnostiqués chez les enfants par an

800 nouveaux cas diagnostiqués chez l’adolescent chaque année

Soit 1 enfant sur 400