A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, le Président de la République a présenté les objectifs de la nouvelle stratégie décennale de cancérologie portée par l’INCa. En faisant 46 propositions concrètes et prioritaires, notamment fondées sur les révolutions technologiques, Unicancer a joué un rôle majeur dans l’élaboration de cette stratégie.

La fédération des Centres de lutte contre le cancer (CLCC) se félicite d’abord de l’augmentation substantielle des moyens alloués à la lutte contre le cancer (+1,7 milliards d’euros soit +20% par rapport au plan précédent). Le réseau Unicancer, reconnu comme leader français de la recherche en cancérologie, salue particulièrement l’objectif de consacrer 50% de ce budget à la recherche contre le cancer. « La recherche est au cœur de l’action des CLCC. Au cours des dernières années, la cancérologie a prouvé qu’elle était un formidable terrain d’innovations thérapeutiques, technologiques et organisationnelles » déclare Jean-Yves Blay, Président d’Unicancer. La mise en œuvre d’une politique de recherche ambitieuse et innovante est prioritaire et doit être assortie de nouveaux leviers financiers et réglementaires. Une des priorités est de pérenniser les fonds soutenant la recherche académique et d’instaurer des financements dédiés aux recherches sur les données et entrepôts de santé. Unicancer soutient également la volonté du Président de la République de simplifier les procédures en matière de recherche et d’innovation. Selon Sophie Beaupère, déléguée Générale d’Unicancer « la priorité est de réduire les inégalités en facilitant l’accès de tous les patients à l’innovation et aux actes de diagnostic moléculaire ; en généralisant les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) moléculaires avec orientation des patients pouvant bénéficier d’un essai ». Les réglementations de la recherche clinique académique doivent être adaptées aux nouveaux enjeux de compétition internationale. Il est en outre impératif de soutenir la recherche translationnelle en garantissant un continuum recherche fondamentale – recherche clinique.

Selon le Président de la République, une politique ambitieuse de prévention doit permettre de lutter contre les principales causes des cancers « évitables ». Porteuse de nombreuses propositions en matière de prévention, la fédération Unicancer salue la priorité donnée à la prévention primaire et propose de renforcer la diffusion des recommandations de santé publique, notamment auprès des plus jeunes, en matière de consommation d’alcool et de tabac, de nutrition, d’exposition au soleil et d’informations sur les risques environnementaux. Par ailleurs, il est impératif d’exploiter pleinement les nouvelles technologies dans le cadre d’un futur plan national « Intelligence artificielle, réalité virtuelle et cancer ». Les CLCC mènent de nombreux projets dans ces domaines de pointe. Il paraît enfin essentiel de développer un maillage de centres de prévention du cancer multidimensionnels coordonnés par les CLCC, en lien avec les structures de dépistage régionales.

Unicancer rappelle que le dépistage précoce, accessible pour tous, est la clé pour maximiser les chances de guérison des patients. Pour atteindre cet objectif, la fédération propose de renforcer le dépistage des facteurs environnementaux et d’accélérer la prise en charge des formes familiales de cancer. L’objectif est de progresser dans le domaine des cancers de pronostic défavorable en dépistant plus précocement, optimisant les parcours de soins et réduisant les délais. Unicancer souhaite poursuivre la stratégie de gradation des soins et développer les centres de référence par pathologies, notamment en rehaussant les seuils d’autorisation.

Au cours de son allocution, le Président de la République a fixé un troisième objectif prioritaire : « mieux accompagner les patients ». Dans une logique de prise en charge globale du cancer et d’amélioration des conditions de vie des patients, Unicancer propose l’instauration de mesures adaptées : création d’un congé indemnisé, développement des structures de répit de l’accompagnement social et psychologique, généralisation des outils de suivi des patients entre professionnels de santé dans une logique de parcours de soins, etc. L’amélioration de la qualité de vie des patients traités pour un cancer passe par la prévention des séquelles et l’implication des patients dans leur parcours et dans la formation à la qualité des soins des professionnels médicaux et paramédicaux. Selon Sophie Beaupère : « Unicancer souhaite réduire les séquelles des patients par une conception globale de la prise en charge et de l’accompagnement ; en garantissant le droit à l’oubli ; en facilitant le retour au travail, encourageant des activités physiques adaptées, développant des structures de prévention des séquelles ». Unicancer salue à cet égard l’objectif du Président de la République au sujet des cancers pédiatriques, de garantir un meilleur accompagnement en permettant par exemple la poursuite des études et des activités physiques et culturelles pour les enfants atteints de cancer.

Enfin, Unicancer partage la volonté d’inscrire la lutte contre le cancer dans une démarche européenne et se félicite des priorités fixées par le « Europe’s Beating Cancer Plan » en matière de prévention, d’amélioration de la qualité de vie des patients et des « survivors », de détection précoce, de création d’un centre de connaissances sur le cancer et d’un réseau européen de centres de cancérologie.