Paris le 20 janvier 2020 – A la veille de la journée mondiale contre le cancer, le Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer, présente sa nouvelle feuille de route : la promotion du modèle des Centres de lutte contre le cancer (CLCC), modèle reconnu et vertueux qui permet un égal accès aux soins pour tous sur l’ensemble du territoire et le lancement de nouveaux projets en 2020 pour être toujours à la pointe de la lutte contre le cancer.

 

Les CLCC, un modèle vertueux de gouvernance médicalisée qui mérite d’être soutenu

« Les Centres de lutte contre le cancer constituent un modèle reconnu et vertueux et remplissent une mission d’intérêt général visant à proposer un égal accès aux soins pour tous sur l’ensemble du territoire. Ils possèdent en particulier une gouvernance médicalisée appelée de ses voeux par le Président de la République pour l’hôpital public » souligne le Pr Jean-Yves Blay président d’Unicancer.

Associant un médecin, directeur général et un directeur d’hôpital, directeur général adjoint, les Centres de lutte contre le cancer qui couvrent l’ensemble du territoire profitent en effet d’une double compétence permettant d’une part une médecine tournée vers l’innovation et l’excellence, et d’autre part une performance économique et organisationnelle.

Sophie Beaupère, déléguée générale d’Unicancer indique en outre que « les chefs de département (équivalent des pôles dans le public) bénéficient d’une forte autonomie. Il existe également une part variable pour les médecins et des accords d’intéressement dans les CLCC. Nous connaissons par ailleurs les mêmes difficultés que l’hôpital public en matière d’attractivité des rémunérations pour certains emplois et de financement des investissements. Dans ce contexte, il est indispensable que nous émargions au plan de soutien à l’hôpital tant pour les investissements que pour les emplois en tension ».

En 2018, les 18 CLCC français, 100% dédiés cancer et assurant trois missions (soins, recherche et enseignement), ont ainsi pris en charge 540 000 patients, avec un fort développement de l’ambulatoire et des suivis à domicile souhaités par les patients, leurs proches et les pouvoirs publics, réalisant plus 1,2 million de consultations. Avec 600 essais cliniques ouverts aux inclusions, 15 % des patients bénéficient d’un accès aux traitements innovants. En 2019, sur 36 Programmes hospitaliers de recherche clinique en cancérologie, 20 ont été attribués aux CLCC.

L’ambition d’Unicancer est aujourd’hui de poursuivre dans cette dynamique au service des personnes malades et avec le soutien des 20 000 salariés des Centres. Cette ambition s’articule autour de cinq grands axes : « Accueil et humanité », « Accès aux soins d’excellence », « Développement de l’innovation diagnostique, thérapeutique et organisationnelle », « Technologies numériques au service du soin » et « Accompagnement de nos professionnels ».

Dans le cadre de notre projet stratégique 2020-2024, Unicancer s’attachera en 2020 à mettre en oeuvre six projets structurants.

 

Avec et pour les patients

A l’écoute des patients et de leurs proches, Unicancer souhaite créer un baromètre patients et réunir dix associations de patients d’ici à la fin de l’année afin de co-construire des projets hospitaliers. « Nous voulons faire de nos patients des partenaires et pour cela nous appuyer sur l’expertise qu’ils ont acquise pendant leur maladie », explique le Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. « De telles expériences sont déjà menées dans certains de nos établissements ».

Au-delà de ses succès en prévention secondaire et tertiaire, le réseau des Centres de lutte contre le cancer s’engagera résolument dans la prévention primaire visant à réduire les facteurs de risque et en particulier dans l’accès à tous à la vaccination anti HPV, essentielle pour éradiquer le cancer du col de l’utérus, et à la vaccination anti HVB (hépatite B).

Un groupe de travail composé de médecins de santé public proposera des actions nationales coordonnées.

 

Les CLCC, centres d’excellence et acteurs de référence en cancérologie dans leur territoire

Concernant l’accès aux diagnostics et aux soins pour tous, sans condition de ressources et quel que soit le lieu où il réside, Unicancer est confronté, de manière plus accrue ces 5 dernières années, à deux défis : d’une part, une démographie médicale et soignante en déclin et d’autre part la désertification des territoires. Les CLCC, forts de leur expérience de consultations avancées, peuvent rapidement, en s’appuyant sur leurs partenariats hospitaliers et avec la médecine de ville, proposer des solutions pour faire bénéficier de leur expertise, au plus proche du domicile, aux patients les plus éloignés.

« Nos centres ont déjà des coopérations qu’elles soient internationales ou régionales, notre ambition est de renforcer et d’intensifier ces coopérations. Les projets portés par les CLCC dans le cadre de l’article 51 relatifs à la prise en charge à domicile des chimiothérapies orales, de l’immunothérapie, de la sécurisation du retour à domicile, du parcours patient ambulatoire pour les patientes atteintes d’un cancer HER2 sous trastuzumab sous-cutané pour permettre de renforcer la coordination de la prise en charge avec les professionnels libéraux pour le bénéfice des patients », indique Sophie Beaupère.

La télémédecine, déjà mise en oeuvre par certains services de CLCC, devra aussi être développée. Une cartographie des zones sans oncologue sera réalisée dans les plus brefs délais.
L’accès à l’information étant une clé pour rendre le patient acteur de son parcours de soins en lien avec son médecin traitant et les professionnels de santé de ville qui l’accompagnent, Unicancer développera aussi pour tous ses centres l’accès aux portails patients (exemple MyCurie, Mon Oscar, myhop…) et professionnels de santé.

 

Une médecine de précision et l’innovation thérapeutique pour tous

Les projets de recherche proposés par le réseau Unicancer sont leaders au niveau national, pour exemple, les CLCC ont remporté ces dernières années en moyenne plus de la moitié des PHRC cancer nationaux. De même, le réseau Unicancer bénéficie d’une réputation mondiale dans le domaine de la recherche contre le cancer avec 1/3 des publications françaises en oncologie émanant d’Unicancer et occupe le 5e rang mondial en nombre de publications, catégorie oncology.

« Notre ambition renouvelée est d’être les porte-flambeaux de l’excellence française en cancérologie, affirme le Pr Jean-Yves Blay. Ainsi, nous voulons être pleinement engagés dans l’actuelle montée en charge du plan FMG 2025 (France médecine génomique). De même, il s’agira cette année de mettre à la disposition de tous les patients les plateformes de screening moléculaire. Ces technologies innovantes sont au coeur de la construction d’une médecine personnalisée de précision ».

En matière d’essais cliniques, les Centres de lutte contre le cancer incluent actuellement 15 % de leurs patients. L’objectif sera d’augmenter à plus de 20 % à horizon deux ans.

 

Enjeu fondamental de l’innovation diagnostique et thérapeutique, le big data est une autre des priorités d’Unicancer qui a déjà mis en place l’outil ConSoRe, moteur de recherche pour le big data en cancérologie. Son déploiement sera effectif dans tous les centres candidats, dans le but de construire un réseau efficace et d’utiliser les banques d’images anatomopathologiques et radiologiques pour affiner les classifications histologiques et pronostiques.

Un groupe de recherche Unicancer en intelligence artificielle sera aussi créé en 2020, et envisagera également des partenariats avec des start-up pertinentes.

 

Un accompagnement renforcé des professionnels du réseau des Centres de lutte contre le cancer

Unicancer est aussi conscient des difficultés à recruter dans certains métiers en tension comme les anatomopathologistes, les anesthésistes réanimateurs, les radiologues, les hématologues, manipulateurs en électroradiologie ou encore les infirmiers. « Dans certaines régions, les pénuries sont importantes et impactent l’accès aux soins pour tous, note encore Sophie Beaupère. Nous souhaitons donc, en tant que fédération patronale, étudier en lien avec nos partenaires (universités, grandes écoles, organismes de formation) les moyens de former de nouveaux professionnels, de renforcer les connaissances et expertises des professionnels en exercice et de créer de nouveaux métiers. Un travail de fond doit également être réalisé avec les partenaires sociaux pour proposer des parcours et des rémunérations plus attractifs tout en tenant compte de la contrainte financière forte à laquelle restent soumis les centres. »