L’étude CHECK’UP doit évaluer les facteurs de réponse aux immunothérapies de la famille des inhibiteurs de points de contrôle PD-1 et PD-L1 et identifier des biomarqueurs prédictifs de l’efficacité des traitements. La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer et Unicancer, qui réunit l’ensemble des Centres de lutte contre le cancer (CLCC) se félicitent du lancement de cette étude de cohorte prospective et multicentrique.

Ce lancement fait suite à l’obtention de l’accord de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du Comité de protection des personnes (CPP) le 27 décembre 2017. L’étude promue par Unicancer au sein du groupe d’immuno-oncologie (GIO) est financée par la Fondation ARC, partenaire du programme.

Un besoin urgent pour éviter des effets secondaires graves

CHECK’UP répond à un besoin urgent pour les patients pouvant bénéficier des nouvelles immunothérapies. En effet, si les anti-PD-1/PD-L1 ont montré des résultats probants dans le traitement de certains cancers, notamment du mélanome métastatique1, suscitant d’immenses espoirs pour les patients et l’enthousiasme de la communauté scientifique, les études scientifiques montrent que ces inhibiteurs de points de contrôle ne bénéficieraient qu’à environ un patient sur quatre, toutes indications confondues2. Identifier les patients répondeurs est un enjeu important, et ce d’autant plus que les anti-PD-1 et anti-PD-L1 peuvent induire un certain nombre de manifestations de toxicités3, voire des hyper progressions comme le suggèrent certaines études4.

« Unicancer travaille avec la fondation ARC depuis plusieurs années, nous avons déjà engagé ensemble  des études originales et novatrices notamment sur les traitements par thérapies ciblées, qui ont contribué à une nouvelle approche de la médecine personnalisée. L’enjeu avec l’étude CHECK’UP est tout aussi important : il est en effet crucial d’affiner au plus vite les connaissances sur les facteurs de réponses aux immunothérapies, afin d’être en mesure de les prescrire à bon escient pour une meilleure efficacité, une plus grande sécurité et une plus grande efficience économique », déclare le Pr Patrice Viens, Président d’Unicancer.

 

 

[Il est] crucial d’affiner au plus vite les connaissances sur les facteurs de réponses aux immunothérapies, afin d’être en mesure de les prescrire à bon escient pour une meilleure efficacité, une plus grande sécurité et une plus grande efficience économique.

Patrice Viens, Président d’Unicancer

 

Médecine de précision

Conduit par les professeurs Frédérique Penault-Llorca (Centre Jean Perrin – CLCC de Clermont-Ferrand), investigateur principal, et Gilles Vassal (Gustave Roussy – CLCC de Villejuif), co-investigateur principal, CHECK’UP suivra sur sept ans une cohorte de 670 patients traités dans 20 à 50 CLCC et CHU en conditions de vie réelle avec des molécules ayant obtenu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France.

La première phase de l’étude identifiera des signatures potentielles de réponse au traitement (2018 – 2019).

Une seconde étape permettra ensuite de valider les signatures de réponses identifiées (2020-2025).

« La Fondation ARC a accompagné la construction du programme CHECK’UP piloté par Unicancer afin de répondre à un besoin urgent des patients. Cet engagement fort s’inscrit dans la continuité des actions de la Fondation ARC en médecine de précision, souligne François Dupré, directeur général de la Fondation. Le programme CHECK’UP participe à la mise en place d’une prise en charge personnalisée du patient, tenant compte de ses anomalies tumorales, mais aussi de ses spécificités biologiques y compris immunologiques.  La Fondation ARC, s’est engagée sur la phase I du projet à hauteur de 3,6 millions d’euros, et confirme son intention de soutenir l’intégralité du programme CHECK’UP (I & II), après l’évaluation de la première phase. »

 

L’étude CHECK’UP

La cohorte sera composée de trois groupes :

  • mélanome non-résécable ou métastatique traité par Opdivo (nivolumab) ou Keytruda (pembrolizumab) ;
  • cancer du poumon non à petites cellules traité en première ligne par Keytruda ;
  • cancer des voies aérodigestives supérieures traité en deuxième ligne par Opdivo.

Le nombre des molécules pourra évoluer au cours de l’étude, au fil des nouvelles AMM dans ces trois indications ou dans de nouvelles indications à venir.

Pour tous les patients recrutés, CHECK’UP intégrera et analysera des données :

  • historiques, intégrant les antécédents médicaux.
  • cliniques : âge, symptômes, comorbidités ;
  • histopathologiques : caractéristiques de la tumeur ;
  • génétiques : séquençage de l’exome et de l’ARN 
  • protéiques : protéines du fonctionnement cellulaire ;
  • immunologiques (analyse de l’environnement immunologique de la tumeur et, de manière plus générale, des cellules du système immunitaire et des rapports entre elles) ;
  • microbiote (analyses de prélèvements de salive et de selles).

 

 

Références

1 Ainsi, selon les résultats de l’étude de suivi à long terme Keynote 006 le pembrolizumab a permis d’obtenir un taux de survie à un an de 70 % contre 40 % pour la chimiothérapie standard

2   Cf. Safety, Activity, and Immune Correlates of Anti–PD-1 Antibody in Cancer http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1200690

3  Cf. Toxicities associated with checkpoint inhibitor immunotherapy https://www.uptodate.com/contents/toxicities-associated-with-checkpoint-inhibitor-immunotherapy

4   Hyperprogression during anti-PD-1/PD-L1 therapy in patients with recurrent and/or metastatic head and neck squamous cell carcinoma, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28419181