Face à la crise sanitaire actuelle, le Centre Henri Becquerel a mis en place des mesures drastiques afin de continuer à accueillir de nouveaux patients, poursuivre le traitement des cancers les plus urgents en évaluant le rapport bénéfice/risque pour chaque patient, mais aussi protéger les patients, son personnel et leurs proches.

 

Face au COVID-19 et aux tensions extrêmes qu’il fait peser sur notre système de soins, comment éviter des retards de prise en charge qui seraient très dommageables pour les patients atteints de cancer ?

A ce jour, la pandémie COVID-19 est toujours présente, même si un plateau est observé sur la courbe des nouveaux patients hospitalisés en France et dans notre région.

Afin d’éviter toute perte de chance pour les patients, certains de nos secteurs les plus impactés se réorganisent pour permettre la prise en charge des patients dont les interventions chirurgicales* et les examens d’imagerie avaient été reportés et cela sans attendre le dé-confinement annoncé pour le 11 mai. Par ailleurs et pour maintenir les traitements en cours, les secteurs de médecine, hématologie, radiothérapie, hôpitaux de jour et semaine ont gardé une activité importante pendant la période actuelle de confinement.

La « plateforme de diagnostic biologique COVID-19 » mise en place au Centre à destination des salariés et des patients, et de certains établissements extérieurs, nous permet aujourd’hui une autonomie et une réactivité qui sont essentielles au bon fonctionnement.

Nous avons conscience que nous allons devoir composer et travailler dans les prochains mois, avec la persistance du risque de récurrence. Nous pouvons toutefois constater que les mesures mises en place pour sécuriser le Centre ont été respectées et efficaces. Nous pouvons ainsi nous féliciter de ne dénombrer qu’un très faible pourcentage de salariés COVID-19+. Les patients suspects d’être COVID+ ont été pris en charge dans une unité dédiée.

Néanmoins, nous redoublons de vigilance concernant les gestes barrières, le contrôle des accès, le port du masque et les check-points médicalisés, afin que l’établissement demeure avec le moins possible de patients COVID+.

* Conformément à la consigne nationale, n°2020_29 en date du 13 mars 2020, de déprogrammation « des interventions chirurgicales non urgentes avec réanimation post-opératoire ou surveillance continue sans mise en cause du pronostic vital ».

Nous nous alertons aujourd’hui.

En effet depuis le début de la crise, on observe une désertification des cabinets médicaux de ville, une baisse du dépistage et des consultations diagnostiques, une priorisation dans les établissements de santé de prise en charge des patients infectés par le COVID-19+, auquel se rajoute un phénomène de « peur » de consulter ou de réaliser les examens pour un grand nombre de patients. Tout ceci laisse à craindre un risque de retard dans la prise en charge qui devrait être générateur d’un effet « rebond » d’activité en cancérologie, et possiblement de perte de chances de guérisons liées au retard diagnostiques et thérapeutiques. Point spécifiquement souligné par Olivier VERAN, ministre de la santé, lors de son allocution télévisée du 19/04/2020.

Notre objectif, comme celui de l’ensemble des Centres de Luttes Contre le Cancer Unicancer, est de limiter au maximum l’impact de la crise sur l’état de santé des patients atteints de cancer. Sachant que chaque année notre établissement prend en charge près de 25 200 patients.

Nous souhaitons aujourd’hui réaffirmer à nos patients et à leurs médecins, en cours de prise en charge et aux nouveaux cas, d’être vigilants à maintenir les prises en charge en cancérologie afin d’éviter toute perte de chance. La balance bénéfice/risque continuera d’être évaluée pour chaque patient.

 

 

Le Centre Henri-Becquerel se mobile pour éviter les pertes de cancer pour ses patients et anticipe à la fin du confinement