Etre soigné dans un Centre de lutte contre le cancer
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La recherche à Unicancer
30/03/2012
45 % des cancers surviennent chez des personnes de 70 ans et plus. Et l’incidence chez les plus de 70 ans va continuer à augmenter dans les années à venir. Or cette population âgée est encore trop souvent exclue des essais thérapeutiques, rendant impossible le développement de protocoles adaptés.
Coordonné par le Dr Etienne Brain de l’Institut Curie, promu par UNICANCER, l’essai ASTER 70s (GERICO11/PACS10) est le premier essai thérapeutique multicentrique basé sur l’analyse d’un biomarqueur pronostique chez des personnes de plus de 70 ans.
Cet essai qui débute en mars 2012 et doit inclure 2 000 patientes, évaluera l’efficacité d’un traitement (chimiothérapie et hormonothérapie versus hormonothérapie seule) en fonction d’une signature, « le grade génomique ».
En 2008, sur les 320 000 cas de cancer diagnostiqué, plus de 145 000 ont touché des personnes de plus de 70 ans. Les projections indiquent que la proportion de personnes âgées concernées par le cancer va continuer à croître.
« Si tous les traitements peuvent être envisagés, ils doivent le plus souvent être adaptés à l’âge et à l’état général des patients » explique le Dr Etienne Brain, médecin oncologue à l’Institut Curie. Or la population âgée a été longtemps exclue des essais thérapeutiques.
Pour pallier le manque de données spécifiques aux personnes âgées, des essais cliniques spécifiques doivent se développer pour évaluer les traitements dans cette population en intégrant bénéfice absolu, espérance de vie et tolérance.
Dans le cas précis du cancer du sein, il existe un déficit de connaissances quant à l’utilisation de signatures génétiques pour mieux jauger l’effet d’un traitement chez les femmes de plus de 70 ans.
C’est donc l’objet du protocole multicentrique ASTER 70s/GERICO 112 qui vient de débuter en mars 2012 sous l’égide de UNICANCER et dont la coordination est assurée par le Dr Etienne Brain, oncologue médical à l’Institut Curie.
Cet essai explore l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante post-opératoire chez la femme de 70 ans et plus, présentant un cancer du sein hormonosensible (avec récepteurs aux oestrogènes « positifs ») et sans surexpression de l’oncogène/récepteur HER2 (« HER2 négatif »). Aujourd’hui le traitement de référence pour ces femmes est une hormonothérapie prolongée sur 5 ans.
L’essai prévoit de recruter 2 000 patientes qui, suite à l’analyse d’un biomarqueur pronostique, en l’occurrence le « grade génomique », se verront proposer soit le traitement de référence, soit une chimiothérapie complémentaire.
Parallèlement, l’impact des traitements sur des paramètres biologiques reflets du vieillissement sera étudié. Des biomarqueurs moléculaires apportant des informations sur l’âge physiologique de la personne pourront aussi être étudiés.
L’oncogériatrie, qui s’organise progressivement en France, doit encore plus que pour les autres tranches d’âge, intégrer toutes les dimensions de la personne malade, et conjuguer les approches gériatrique, oncologique, mais aussi familiale, cognitive et sociale.
La prise en charge d’une personne âgée atteinte de cancer ne peut pas se limiter au seul soin du cancer. Nombre de personnes âgées vivent dans l’isolement et la dépendance, avec parfois des revenus modestes, d’éventuels troubles cognitifs et démentiels. Autant de spécificités qu’il faut connaître et intégrer dans le plan de soins. Souvent les personnes âgées souffrent parallèlement d’autres pathologies pouvant entraîner des fragilités. Le gériatre va alors appréhender au mieux l’âge physiologique de la personne, plus significatif que l’âge civil.
La collaboration entre oncologues et gériatres permet ainsi d’intégrer toutes ces dimensions lors des décisions thérapeutiques.
Tous les traitements peuvent être envisagés, mais leur toxicité doit être anticipée et ils doivent le plus souvent être adaptés à l’âge et à l’état général de la personne. Tout doit être mis en oeuvre pour que la personne âgée continue à vivre bien pendant les traitements et garder à l’esprit que l’enjeu n’est pas la guérison à tout prix, mais le contrôle de la maladie et une certaine « quantité de vie de qualité ».
Encore plus que pour les autres tranches d’âge, nous devons conjuguer les approches gériatrique, oncologique, mais aussi familiale, cognitive et sociale.
Crédit photo Noak/Le Bar Floreal/Institut Curie
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